HEM Bürgenstock

À l’occasion de sa conférence annuelle, l’association convie des cadres des hautes écoles suisses, ainsi que des invité·e·s du monde politique et économique au KKL à Lucerne.

Conférence du Bürgenstock 2024 «What's next for internationalisation in Higher Education?»,

19 et 20 janvier 2024 au KKL Lucerne et à l’hôtel Astoria Lucerne

Ici le Programme 2024

Ici les Cases 2024

Présentation de Kijan Espahangizi, University of Zurich

Présentation d’Irina Ferencz, Academic Cooperation Association

Présentation d’Olivier Tschopp, Movetia

Liste des participants de la conférence 2024 (disponible jusqu’au 15.02.2024)

Internationalisierung at its best

Les hautes écoles entretiennent de plus en plus d’échanges internationaux. Elles peuvent ainsi mieux faire face aux défis d’un monde éducatif global.

Dans les premières minutes, tout semble se dérouler comme prévu. L’historien germano-iranien Kijan Espahangizi de l’Université de Zurich parle de la concurrence mondiale entre les hautes écoles et de la manière dont la coopération au-delà des frontières renforce l’excellence. L’internationalisation des hautes écoles – en évoquant le thème de la conférence du Bürgenstock 2024, la plupart des participant-e-s au KKL de Lucerne pensent probablement spontanément aux opportunités. L’opportunité d’une plus grande mobilité pour les étudiant-e-s et les enseignant-e-s. L’opportunité d’organiser des cours communs avec des hautes écoles de l’étranger. Ou la chance pour la recherche de lancer des projets innovants avec des esprits créatifs du monde entier.

L’historien s’arrête alors un instant. Il tourne son regard vers le public et dit : « There is an elephant in the room ». A savoir la société, et plus précisément sa composition actuelle. C’est sur ce point qu’il focalise par la suite son argumentation, que l’on peut résumer de manière simplifiée comme suit : Les hautes écoles font partie d’une société de migration qui a fondamentalement changé au cours du dernier demi-siècle. Celui qui arrivait en Suisse à la fin des années 1960 devait s’adapter – idéalement jusqu’à ce que les différences culturelles et donc l’altérité de la personne deviennent invisibles. Plus tard, on a parlé d’intégration dans un système existant. Aujourd’hui, nous avons une société qui est très diversifiée. Par rapport au passé, la situation est quasiment inversée : ce ne sont pas les personnes qui doivent s’adapter au système, mais le système qui doit s’adapter aux personnes. « Mais les hautes écoles ne pensent pas assez ce changement dans le cadre de l’internationalisation », déclare Kijan Espahangizi en faisant le lien avec le thème principal.

On peut aussi le dire ainsi du point de vue des hautes écoles pédagogiques et des hautes écoles spécialisées : l’internationalisation est une médaille avec deux faces totalement différentes – les chances et les défis. Dans les écoles, les défis se manifestent très clairement. L’internationalisation signifie ici qu’il y a de plus en plus d’enfants et de jeunes issus de cultures qui nous sont étrangères et qui ne cachent plus leurs origines, mais qui les nomment et les expriment avec assurance. La diversité ne se réfère pas seulement aux nouvelles perspectives enrichissantes que les enfants apportent, mais aussi à des valeurs totalement différentes qu’ils apportent et qui peuvent constituer un défi pour les personnes enseignantes. Et les ascensions éducatives familiales sont contrastées par les enfants et les jeunes issus de l’immigration, qui perdent pied et ne peuvent plus guère participer à notre société.

Il y a deux ans, Julian Skyrmes, de l’Université de Manchester, a expliqué de manière convaincante, dans le cadre de la conférence du Bürgenstock 2022, que les hautes écoles ont une responsabilité particulière pour la société. Le ton est ainsi donné : « L’internationalisation des hautes écoles doit être pensée dans ce contexte sociétal », affirme Barbara Fäh. Et la vice-présidente de la HEM de redoubler aussitôt : « Les hautes écoles spécialisées et les hautes écoles pédagogiques doivent justement apporter une grande contribution pour que le plus grand nombre possible de personnes puissent participer à cette société ».

Pour faire rapidement le tri dans sa tête : La migration a rendu la société, et donc l’école, plus diversifiée. L’internationalisation permet aux hautes écoles de mieux comprendre ce monde éducatif global. Les hautes écoles peuvent ainsi préparer leurs étudiant-e-s de manière ciblée à gérer cette diversité.

Wie die lokale Gesellschaft die Schulen und Hochschulen beeinflusst

Comment la société locale influence les écoles et les hautes écoles
La manière dont on peut se représenter en détail une internationalisation ainsi comprise sera concrétisée à différents niveaux au cours des deux jours de la conférence. Voici quatre brefs aperçus :

  • Dans de nombreuses hautes écoles, la diversité parmi les étudiant-e-s et les enseignant-e-s pourrait être encore plus marquée. Il ne s’agit pas ici de nationalités, mais de compétences multiculturelles ou d’intérêts particuliers pour des points chauds de la société. Pour attirer de telles personnes, les priorités de la haute école en matière d’internationalisation doivent être fixées en conséquence et communiquées clairement.
  • Grâce à des environnements d’apprentissage virtuels comme internationalisation@home, et plus particulièrement Collaborative Online International Learning (COIL), il est aujourd’hui possible d’offrir à tous les étudiant-e-s des expériences internationales sans qu’ils aient à préparer leur sac de voyage. Les échanges à bas seuil avec des étudiant-e-s d’autres pays peuvent être directement transfrontaliers, mais aussi comprendre des partenariats intercontinentaux. Les étudiant-e-s et les enseignant-e-s élargissent ainsi leurs compétences linguistiques et leur compréhension interculturelle.
  • Les chercheur-e-s peuvent accéder à un large pool d’expertise de différents pays grâce à l’échange international. Les projets bénéficient ainsi d’une plus grande diversité de perspectives et d’approches. En outre, cela accroît la réputation et la visibilité scientifiques, car les coopérations internationales débouchent souvent sur des publications de qualité.
  • L’internationalisation ne doit pas être simplement déléguée au département concerné. Il est préférable de constituer des équipes de projet transversales en fonction de la situation. L’état-major soutient ces équipes et organise la collaboration avec des réseaux spécifiques comme Movetia par exemple. La haute école dans son ensemble doit intégrer l’internationalisation dans sa stratégie et y définir précisément l’objectif et la finalité de l’internationalisation – sur le plan pédagogique, politique, économique et surtout social.

« L’internationalisation est une nécessité précieuse, non seulement pour pouvoir réagir de manière appropriée aux défis d’un monde éducatif global, mais aussi pour les anticiper et aller de l’avant de manière active », constate Barbara Fäh. La conférence s’achève sur ce vote insistant.

Rapport : Dr. phil. Dominik Gyseler, HfH Communication scientifique ; traduction : Lukas Lehmann

Conférence du Bürgenstock 2023 «L'intelligence artificielle nous stimule-t-elle?»,

20 et 21 janvier 2023

Programme 2023

Cases 2023